Harmmed était le maître d’hôtel. À première vue, je le devinai en proie à une émotion contenue. Il entra tout de suite en matière.
— Que faire, Monsieur ? Il faudra des provisions, et les livreurs sont en grève. Et l’électricité est coupée… les électriciens doivent se croiser les bras, eux aussi.
— Les boutiques sont-elles ouvertes ? demandai-je.
— Les petites seulement, Monsieur. Les employés des maisons de détail sont partis et les grands magasins ne peuvent ouvrir : mais les boutiquiers et leur famille servent eux-mêmes les clients.
— En ce cas, prenez l’auto, dis-je, et allez faire une tournée d’emplettes. Achetez en quantité suffisante tout ce dont vous aurez besoin. Rapportez un paquet de bougies… non, une demi-douzaine de paquets. Et quand vous aurez fini, dites à Harrison d’amener la voiture me prendre au club… pas plus tard qu’à onze heures.
Harmmed hocha gravement la tête.
— Monsieur Harrison est en grève avec le Syndicat des chauffeurs, et moi-même je ne sais pas conduire.
— Tiens ! tiens ! tiens ! Eh bien ! quand