Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/187

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sur les bancs d’huîtres et je me disposais à partir pour Bénicia, à soixante kilomètres de là, pour chercher quelques couvertures que j’y avais laissées. À Port Costa, non loin de Bénicia, un bateau volé était au mouillage, sous la surveillance d’un agent de police. Or ce bateau appartenait à un de mes amis, nommé Mac Crea. Whiskey Bob, un autre de mes amis, le lui avait volé et l’avait abandonné à Port Costa. (Ce pauvre Whis-key Bob ! Ce même hiver son cadavre fut ramassé sur la grève, criblé de balles par on ne sait qui !) J’avais descendu le fleuve quelque temps auparavant et appris à Dinny Mac Crea l’endroit où se trouvait son embarcation ; spontanément il m’offrit dix dollars si je la lui ramenais à Oakland.

Je m’assis sur le quai et parlai de cette proposition à Nickey-le-Grec, un autre pilleur d’huîtres sans emploi. « Allons-y », lui dis-je, et Nickey consentit à m’accompagner. Il était, ce jour-là, absolument fauché. Pour tout potage, je possédais cinquante cents et un petit esquif. Avec l’argent j’achetai des crackers[1], des boîtes de bœuf en conserve

  1. Biscuit mince et croquant. (N. du T.)