Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/188

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et un pot de moutarde française de dix cents. (À cette époque, nous raffolions de la moutarde française.)

Tard dans l’après-midi, nous hissâmes notre livarde et nous nous mîmes en route. Nous naviguâmes toute la nuit et, le lendemain matin, au début d’une superbe marée, poussés par un vent favorable, nous atteignions à toute allure le détroit de Carquinez et arrivions bientôt à Port Costa. Là se trouvait le bateau en question, à moins de vingt-cinq pieds du quai. Nous approchâmes et j’envoyai Nickey à l’avant pour lever l’ancre pendant que j’abattais les garcettes.

Le policier vint en courant au bord du quai et nous interpella. Soudain je me rappelai que j’avais oublié de demander à Dinny Mac Crea une autorisation par écrit pour prendre possession de son bateau. De plus, je n’ignorais pas que le constable exigerait au moins vingt-cinq dollars d’honoraires pour avoir capturé le canot et l’avoir surveillé. Or, mes derniers cinquante cents avaient été absorbés par mes récents achats de victuailles et la récompense promise par Mac Crea ne s’élevait qu’à dix dollars. J’échangeai un coup d’œil avec Nickey. Il