Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/191

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Nous le frustrions simplement de ses honoraires de surveillance, forme particulière de sa « gratte », et non pour nous-mêmes, mais en faveur de mon ami Dinny Mac Crea.

En quelques minutes nous arrivions à Bénicia, et peu après, mes couvertures étaient à bord. J’amarrai l’embarcation, à laquelle j’avais attaché mon petit canot, à l’extrémité du quai des Vapeurs d’où nous pouvions apercevoir quiconque viendrait vers nous. Qui sait ? Peut-être le policier de Port Costa téléphonerait-il à son confrère de Bénicia… Nickey et moi examinâmes la situation. Nous étions étendus sur le pont, en plein soleil, une brise fraîche nous caressait les joues et nous nous laissions bercer par les clapotis et les remous de la marée. Impossible de retourner à Oakland avant l’après-midi, à l’heure du jusant. Mais nous pensions bien que l’agent de police ouvrirait l’œil à ce moment-là sur le détroit de Carquinez. Il ne nous restait qu’à attendre la marée suivante, à deux heures du matin, et nous profiterions ainsi de l’obscurité pour filer sous le nez du cerbère.

Nous continuâmes à lézarder sur le pont,