Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/192

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tout en grillant des cigarettes, heureux de vivre.

Je crachai par-dessus bord pour mesurer la vitesse du courant.

— Avec un pareil vent, dis-je, nous pourrions nous laisser entraîner jusqu’à Rio Visita.

— C’est la saison des fruits le long du fleuve, remarqua Nickey.

— L’eau est basse, continuai-je. C’est la meilleure époque de l’année pour se rendre à Sacramento.

Nous nous assîmes sur notre séant et nous nous interrogeâmes du regard. Le magnifique vent d’Ouest nous enivrait comme du vin. Tous deux nous crachâmes dans l’eau pour connaître la vitesse du courant. J’attribue tout ce qui va suivre à la marée et au vent favorables. Ils réveillèrent nos instincts de matelots. Sans eux toute la chaîne d’événements qui me conduisirent sur le trimard eût été brisée.

Silencieusement, nous détachâmes nos amarres et hissâmes la voile. Passons sur nos aventures en amont du fleuve Sacramento, qui ne font point partie de ce récit. Nous poussâmes jusqu’à la ville de Sacramento et