Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/234

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un, deux ! les hommes du bateau de queue y revenaient… et nous continuions notre route.

— Hé, là-bas ! Halte-là ! criaient les policiers.

Comment faire ? C’était la faute de ce sacré torrent ! et nous feignions de gémir tout en filant, soulevés par le courant impitoyable qui nous emportait hors de vue, jusque dans la campagne généreuse où nous ramasserions de quoi emplir notre magasin de vivres. De nouveau nous buvions de la « Vienne pâle » et nous soutenions mordicus que la nourriture appartenait au premier arrivant.

Pauvre général Kelly ! Il inaugura une nouvelle tactique. La flotte entière partit en tête, la compagnie M. de la seconde division reprenant sa vraie place dans le rang, c’est-à-dire la dernière. Dès le second jour, nous avions brouillé les cartes. Devant nous s’allongeaient quarante kilomètres de rapides, hauts-fonds, bancs de sable et récifs. À propos de cette partie de notre voyage, les vieilles gens de Des Moines avaient hoché la tête. Près de deux cents embarcations, déjà engagées avant nous dans le