Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je m’approchai du mur et sautai par-dessus. À ce moment, j’éprouvai la plus grande surprise de ma vie : habituellement un mur a la même hauteur de chaque côté, mais celui-ci faisait exception à la règle, et le terrain vague était à un niveau beaucoup plus élevé que la rue. Il me sembla tomber au fond d’un précipice. Au-dessous de moi, sur le trottoir, éclairé par la lumière d’un réverbère, se tenait un taureau. Je crus atterrir sur lui ; mes habits le frôlèrent au moment où mes pieds résonnaient sur le sol. Je m’étonne qu’il ne soit pas mort de frayeur, car il ne m’avait pas entendu venir et, une fois encore, je ressemblais à l’homme qui tombe de Mars. Le flic sursauta, se gara de moi comme un cheval d’une automobile, puis me courut après. Je ne m’arrêtai pas pour lui fournir des explications, laissant ce soin à mes poursuivants qui dégringolaient sur la muraille avec mille précautions. Mais on me talonna tout de même. Je montai une rue, en descendis une autre, me cachai aux tournants et enfin échappai à la poursuite.

Après avoir dépensé une partie de l’argent ramassé au jeu de dés et m’être baladé pendant