Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/273

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une heure, je retournai aux approches de la gare, en dehors des lumières, et attendis le passage d’un train. Mon sang, échauffé par la course, s’était calmé, mais je grelottais misérablement sous mes vêtements mouillés par la trombe du tender. Enfin un train arriva dans la gare. Tapi dans l’obscurité, je réussis à l’attraper ; mais je pris bien soin, cette fois, de monter sur le deuxième wagon postal. Plus d’eau à la volée pour moi ! Le train couvrit soixante kilomètres avant le premier arrêt. Je descendis dans une gare qui me parut étrangement familière : J’étais de retour à Washington ! Dans l’émotion de ma fuite à Baltimore, après avoir dévalé dans des rues inconnues, fait mille tours et détours pour dépister mes poursuivants, j’étais revenu à l’autre bout de la gare. J’avais pris un train qui allait dans une direction contraire. J’avais perdu une nuit de sommeil, j’étais trempé comme une soupe, et j’avais dû courir pour sauver ma peau. En récompense de toutes ces peines, je me retrouvais au point de départ.

Oh, non ! croyez-moi, tout n’est pas rose dans la vie des Vagabonds du Rail ! Toujours est-il que jamais plus je ne retournai à