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Page:London - Pleine Lune, paru dans Noir et Blanc, 13 mai 1934.djvu/7

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Au petit jour, il arrivait à travers champs troubler de ses saccades mes doux songes. Sous la splendeur redoutable de midi, à l’heure où les plantes se penchent sur leurs tiges, où les oiseaux se réfugient au plus profond des bois, où toute la nature s’assoupit, ses retentissants « Ha ! ha ! » et « Ho ! ho ! » s’élevaient vers les cieux et insultaient à l’astre du jour. Et à minuit, dans les sentiers noirs et solitaires qui le ramenaient de la ville, son rire satanique sévissait encore pour m’arracher au repos : je n’avais d’autre ressource que de me tordre de rage sur ma couche et de m’enfoncer les ongles dans les paumes.

Une nuit, j’allai clandestinement lâcher ses vaches et ses veaux dans ses récoltes ; mais le matin je l’entendis rire aux éclats tandis qu’il rentrait son bétail.