Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/212

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mis de délivrer un passeport à mon client.

Nous étions tranquilles et même joyeux. Nous allions déjeuner avec appétit. Nous visitions le jardin botanique, nous gravissions le Corcovado. On nous vit plusieurs fois à Tijuca. Comme si cela ne coûtait rien, nous nous offrîmes une belle petite promenade jusqu’à Petropolis. Ne nous doutant pas du changement de temps qui se préparait au-dessus de nos têtes, nous prenions la vie par ses meilleurs côtés. Un homme, après quinze ans de bagne, a besoin de ressusciter ; j’aidais à ce miracle.

Une après-midi, vers trois heures, il commença de pleuvoir sur notre bonne humeur. Nous avions gravi l’échelle, je veux dire l’escalier qui conduit au consulat de France. L’heure était venue de retirer le passeport. J’apprêtais mon plus beau sourire en l’honneur du consul, quand l’éminent fonctionnaire, m’ayant fait entrer dans son bureau, me