Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme moi ; c’étaient, à cette époque, de simples mortels qui fréquentaient les milieux anarchistes où l’on me trouvait parfois. Ils étaient comme tous les autres. On ne pouvait rien lire sur leur front…

— Et que faisiez-vous dans les milieux anarchistes ?

— Nous reconstruisions la société, pardi !

« Je l’ai dit et écrit : il y a quinze ans, je croyais à l’anarchie, c’était ma religion. Entre anarchistes, on s’entr’aidait. L’un était-il traqué ? Il avait droit à l’asile de notre maison, à l’argent de notre bourse.

— Alors, vous avez caché Bonnot ?

— Moi ? j’ai caché Bonnot ?

— Je vous demande.

— Mais non ! Je veux dire qu’en serrant la main à Callemin, à Garnier ou à Bonnot, je ne savais pas plus que vous ce qu’ils feraient ou ce qu’ils avaient fait déjà.