Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/59

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et recompte. Il y a de menus billets, c’est long ! Quand ils ont recompté, ils recomptent une troisième fois ! Vous pensez, il y a des hommes comme Deverrer qui ont vendu la moitié de leur pain pendant deux ans pour rassembler la somme ! C’est leur vie, ces cinq cents francs. On y arrive tout de même petit à petit. Cinq cents francs, puis mille, puis mille cinq cents, puis deux mille. Moi, j’ai bazardé mes coffrets, tous les souvenirs que je voulais rapporter aux bienfaiteurs. C’est dur aussi, de se séparer de cet argent-là ! Enfin, je le donne. Menœil fut le dernier. Il ne trouvait pas le compte, il s’égarait au milieu de ses billets de cent sous. « Ça me fait mal à l’estomac, disait-il, de les revoir. » Il les avait échangés, lui aussi, contre son pain. Enfin, les trois mille francs sont réunis !

Le Chinois les prend. Il s’approche de sa lanterne. Et voilà qu’il commence à compter et à vérifier les billets, et cela