Page:Londres - Au bagne.djvu/181

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lèpre joue grand jeu. Il a des écailles sur les mains. Lion et poisson.

Messaoud lui donne la réplique. Ils n’avaient rien de commun, paraît-il, avant la chose. Maintenant, ce sont deux jumeaux.

Beaucoup perdent les sourcils, d’autres, non. Le fléau est capricieux.

— Monsieur le pasteur, dit l’un, dont les pieds sont rongés, donnez-moi un Coran.

Le pasteur entend cette demande pour ta première fois de sa vie.

Il cherche à se ressaisir.

— Mon ami, je n’ai pas de Coran, moi. Docteur, vous ne savez pas où je pourrais trouver un Coran ?

— Écrivez à un marabout.

— C’est cela. Donnez-moi bien votre nom.

— Ben Messaoud.

— Je vais écrire à Alger. Vous aurez votre Coran, je vous le promets.

Le pasteur envoie des clients au curé de Saint-Laurent, le curé en envoie au pasteur. Le malheur fond les religions.

Le moins atteint était l’infirmier.

— Viens, dit le docteur, je vais encore te montrer comment on fait les piqûres. Amenez-vous les gars, je vais vous piquer.

— Est-ce qu’on découvrira enfin le remède, m’sieur le major ?

— On cherche. Je cherche moi aussi. Espérez