Page:Londres - Au bagne.djvu/242

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tre le condamné primaire et la fripouille la plus opiniâtre. Quand un convoi arrive : allez ! tous au chenil, et que les plus pourris pourrissent les autres. Le résultat est obtenu, monsieur le ministre. Il n’y faut pas un an.

2o Ne pas livrer les transportés à la maladie.

Et cela pour deux raisons. D’abord par humanité, ensuite par intérêt.

La première raison intéresse le bon renom de la France, et la deuxième l’avenir de la colonie. Vous envoyez de la main-d’œuvre à la colonie et vous faites périr cette main-d’œuvre. Ne serait-ce que pour la logique, qui est l’une des manières de raisonner les plus appréciées de notre génie, il faut éloigner du bagne les fléaux physiques.

Rendre la quinine obligatoire.

Inventer un modèle de chaussures (puisqu’ils vendaient jadis celles qu’on leur donnait), chaussures qui seront sans doute infamantes, mais salutaires.

Nourrir l’homme non pour satisfaire à un règlement, mais pour apaiser un estomac.

Tous vos médecins coloniaux vous diront que c’est là le premier pas.

3o Rétribution du travail.

Pour faire travailler un homme qui est nourri (peut-être cela changera-t-il au vingt-cinquième siècle, mais nous ne sommes qu’au vingtième), il faut au moins trois choses : l’appât d’une récompense, la crainte d’un châtiment exemplaire ou l’espoir d’améliorer sa situation.