diriger. Je n’échangerais pas mes dix forçats pour une bonne de Paris.
Nous aperçûmes quelques bœufs sur les pentes.
— C’est à vous, cela, aussi, madame ?
— Évidemment, ce n’est pas au gouverneur. J’en ai dix à vendre. Les achetez-vous ?
— Nous en avons plus que cela, dit Duez.
— Non ! ce qui est vache, je le garde pour la reproduction.
— Isabelle ! as-tu pensé que ces messieurs pourraient avoir faim ?
— Occupe-toi de ton jardin. Vous allez manger une omelette, messieurs, comme n’en saurait plus faire la mère Poulard.
Un perroquet s’abattit sur son épaule. Elle embrassa le Jacquot.
— Mais je ne vous ai pas dit mon but, reprit-elle. Je veux approvisionner Cayenne. À Cayenne, on manque de tout. Quelle capitale ! Je lui enverrai des cochons, des bœufs, des canards, des poules, des pigeons, du charbon de bois, du poisson, des moutons.
— Tu sais bien que l’on ne peut pas faire de moutons dans ce pays.
— Je lui enverrai des moutons ! dit-elle, appuyant sur chaque syllabe. Maintenant, messieurs, faites-moi l’honneur de vous mettre à table.
Une pimpante maison coloniale (œuvre de Mme Péronnet) nous ouvrit ses portes.
On se mit à table.