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Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/212

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CHEZ LES FOUS

— Alors je rentre au village. J’étais maréchal-ferrant. J’allais me marier quand je tombai dans la tristesse. Je ne savais pas me remonter. J’avais peur de tout. Si le facteur m’apportait une lettre, je ne l’ouvrais plus. C’est comme des malheurs que je supposais dedans. Cela dura deux mois. Puis un jour j’ai voulu me défendre. Je croyais que tout le monde guettait mon passage pour me faire du mal et j’ai frappé un camarade tant que j’ai pu. Je revois bien tout maintenant. On a bien fait de m’enfermer, j’aurais pu tuer, peut-être.

— Il y a longtemps ?

— Eh bien ! c’était voilà le coup de deux années.

— Et qu’avez-vous fait à l’asile ?

— J’ai attendu de guérir pendant un an et pendant l’autre année j’ai attendu de sortir.

Je m’attablai au restaurant du Dôme avec Isoard.

— Je ne vais peut-être plus savoir me tenir à table, dit-il.

— Et quand vous avez été guéri, que fit-on de vous à l’asile ?

— On me laissa parmi les fous. Je disais au