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CHEZ LES FOUS

modé, les fonctionnaires, hauts et bas mandarins de la République, n’ont jamais empêché un journaliste de faire son métier, n’est-ce pas, confrères ?

On m’avait ouvert une cour d’agités.

— Restez là, les gardiens sont prévenus.

Afin de ne pas être pris pour un procureur de la République, j’avais le chef couvert d’un béret. De plus, quand on possède un fond d’innocence et que le « débraillé » ne vous va pas trop mal, on peut fort bien passer inaperçu dans un quartier d’insensés.

Les fous n’ont pas d’uniforme. Cela ajoute à la tragique mascarade. En voici deux tout nus. (Ils adorent être nus.) Entre ces deux, un gentleman coiffé d’un melon se promène. Cet autre porte veston et caleçon ; autour de son bras gauche est son faux col en celluloïd. Ils sont soixante-dix environ, en habit de ville, en bourgeron de travail, et déboutonnés par-ci, par-là, en dehors des limites de la pudeur.

Cela ne hurlerait pas trop sans une espèce de putois qui, tout en dénouant une corde, là-bas, au fond, s’en prend à la terre entière de je ne sais quel affront que lui inflige un être invisible. Il se