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Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/77

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CHEZ LES FOUS

recteur ronflait. Heureusement ! Seule une intelligente personne comprenant les nécessités du journalisme contemporain avait les deux yeux grands ouverts.

« Le service de garde ne manque pas dans certains cas de présenter quelques lacunes regrettables », est-il écrit dans le dernier rapport officiel.

Évidemment !

Tout reposait dans la cage. Aucun pépiement. Nous nous promenions, pour l’heure, à travers les cours désertes. C’est à minuit que l’on perçoit les premiers échos du carnaval qui recommence. Mais il est des dortoirs où personne ne se réveille – où personne ne se réveille jamais, ni le jour ni la nuit. La salle de la Paille, par exemple.

Salle de la Paille ? parce que la literie est remplacée par la paille. Les lits sont des cercueils sans couvercle. Quand l’occupant meurt, on n’aurait pas besoin de le déranger, si l’on voulait. On clouerait dessus la quatrième planche, il serait tout de suite chez lui. C’est le lot des « démences séniles ». Les familles se débarrassent volontiers de ces vieillards. Les familles riches aussi !

Le jour, les mouches légères chatouillent, en tas, l’épiderme de ces immobilisés, la nuit, les mouches