Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/108

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ses dents. Ce n’est pas pour le laminer, c’est pour le mettre au contact du tartre. Cela fait, on vise bien le trou de l’aiguille et comme s’il s’agissait d’ourler un drap (si toutefois on les ourle encore), on coud à même sa peau. Le fil dépose gentiment ses microbes et ressort pasteurisé. Le phlegmon est en puissance, il naît il se développe, il prospère ! C’est suffisant pour faire d’un pauvre homme, le titulaire réjoui d’un lit d’hopital.

Une fois de plus, je vais aujourd’hui, m’adresser aux dames. Le kohl, mesdames, n’est pas du tout destiné à vous faire des yeux brillants comme des étoiles et profonds comme des tombeaux. Quand, du bout de l’un de vos petits doigts roses, vous engluez la poudre pour vous en frotter ensuite les paupières, vous méconnaissez totalement l’usage de cette diabolique substance.

Le kohl, d’abord, ne s’emploie pas seul. Il faut, auparavant, se procurer un ruban afin de vous serrer le cou jusqu’à extinction du souffle. Ce résultat obtenu, alors que déjà vous battez l’air de vos jolis bras, vous saisissez le kohl que vous avez eu soin de délayer dans de l’eau, et vous en barbouillez furieu-