Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/137

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Ensuite, ce fut un très beau chaos. Il faisait sec et froid et les boues durcies de la piste montante étaient si coriaces sous les roues que le chauffeur en avait mal au ventre. Si, devant, le chauffeur souffrait, imaginez ce que, dans le fond, prenait le pèlerin. C’était un bien joli pays.

Nous allions à Tasfilalet.

Tasfilalet n’est pas une ville, n’est pas un village. Ce n’est rien du tout, c’est Tasfilalet. C’est un bordj qu’un jour les joyeux firent de leurs mains, comme on plante un drapeau dans les glaces quand on a découvert le pôle Sud. À dix-neuf cents mètres dans l’Atlas, c’est le dernier poste français. Par delà, on vous coupe les oreilles. Nous montions, montions toujours.

Il y a des Esquimaux dans le Groenland, des Fuégiens à la Terre de Feu ; pourquoi n’y aurait-il pas des Berbères en Berbérie ? Aussi voici Tinterhaline. Ce n’est pas peu de chose, plus de cent cases au moins. Elles ne sont pas en bon état, mais les Berbères n’y sont pour rien. C’est la faute « de la réduction de la tache de Taza ». Quand on frotte trop fort on fait des trous. Nous avons tout démoli, le