Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/198

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— C’était pour gagner une indulgence ?

— Justement ! Mais pas celle du pape, celle de leur commandant, un dévot.

Nous partîmes pour le fort.

Les exclus ne sont guère plus de cent. Tous ne sont pas à Mers-el-Kébir, une soixantaine triment dans les mines, à Kenatza, au fin fond du Sud, et sans ménagement : ce sont les tout derniers chevaux de fiacre de l’armée. Ils tirent la langue, mais ils monteront la côte. Ils minent la terre, la terre les mine, la société est quitte !

Trois officiers, marchant de front, descendaient du fort. Ils dirent : « Bonjour, monsieur le maire ! »

— Je vais montrer les exclus à ce monsieur ! fit mon compagnon.

Alors, un capitaine à qui je ne demandais rien, j’en atteste la belle mer bleue que nous longions, me dit :

— On ne va pas vers ces gens-là. C’est le résidu de la crapule. Je loge dans le fort depuis un an et je ne les ai jamais regardés.

Je lui fis un beau sourire.

— Il ne faut pas s’occuper d’eux. Le mieux