voyeuse du lieu. Le tombereau commun qui les a ramassés, un matin, dans leurs langes, les déverse assez régulièrement, l’âge de vingt ans venu, sur le terrain vague des pénitenciers militaires.
Je demande à celui-ci :
— Pourquoi avez-vous lacéré vos effets ? Vous y avez gagné un an de plus.
— Ah ! je n’ai personne ! répond-il.
Ce qui signifie : « Non seulement je suis orphelin, mais je ne sais même pas qui je suis. »
Voici cinq baraquements : « Les Tranquilles », « Les Protégés », « Les Turbulents », « Les Amendés », « Les Inoffensifs ».
Mais nous sommes à la portion centrale, à la « Maison-Mère ». C’est une toute autre histoire en détachement, dans le grand bled !
Nous nous promenons dans cette cour.
— Tenez, fait le capitaine. Approchez, Firmin.
Firmin a la main emmaillotée.
— Dites pourquoi vous vous êtes coupé deux doigts.
— Pour remonter à la portion centrale.