— Non ! mais pour retrouver un camarade qui, lui, était à la portion centrale. Est-ce vrai ?
— Un peu.
Firmin a une tête de bandit, macérée depuis dix ans dans un bocal plein de crapulerie.
— C’est que je suis un vieux cheval !
— Il a bon cœur, fait le capitaine.
Voici Samson. Lui aussi s’est coupé deux doigts.
— Pourquoi vouliez-vous, à ce prix, quitter le détachement ?
— Pour échapper au sergent.
Les couteaux sont interdits. C’est avec une cuiller coupante qu’ils opèrent.
— Comment faites-vous, tonnerre ! pour vous trancher les doigts avec une cuiller ?
— Si vous tenez à voir, je puis bien m’en couper un autre !
— Et toi ? (celui-là est un Arabe), pourquoi n’as-tu que trois doigts ?
— Manâf (je ne sais pas).
L’Arabe doit me prendre pour un inspecteur ; devant les inspecteurs, les détenus ne savent jamais rien.
La nuit venait.