Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/52

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m’a fait sortir du fort Saint-Jean avec quelques autres. Puis, on nous a conduits au port, où il y avait un bateau. Celui qui nous conduisait n’était ni le premier sergent, ni le second, mais une autre figure. En montant sur le bateau, j’ai encore souvent dit mon nom, mais les autres qu’on embarquait aussi ne faisaient que rire de moi. « Que tu sois Ivan, que tu sois Constantin, t’es bon, c’est tout », qu’ils disaient.

» Après, on arriva au Maroc. Puis, j’ai beaucoup marché. Je ne savais pas où l’on me menait. Les autres me disaient : « Reconnais-tu ou ne reconnais-tu pas le bled ? » Et ils m’appelaient le double mecton. Et on arriva dans le régiment. C’était le 2e étranger, à Meridja.

» Là, je redis : « Je suis Constantinidis Ionès, de la 9e compagnie, 1re section, à Sérès. Je suis né à Angora.

» — Va te faire habiller que l’on me dit.

» — Je suis un chauffeur sur les bateaux, que je dis. Je ne suis pas du régiment. Je suis parti de Cavalla. J’ai travaillé à la machine. Puis je suis arrivé à Salonique, puis j’ai pris un plus grand bateau où là, j’étais pour