parmi les restes. On désigne par fourbi le bon accord entre acheteurs et vendeurs de denrées. Le fourbi a pour but d’engraisser le sergent et pour résultat de dégraisser la gamelle.
Le général Poeymirau passait un jour devant l’un de ces camps.
— Que donnez-vous à manger à vos hommes aujourd’hui ? demanda-t-il à l’adjudant.
— Des févettes, mon général.
— Qu’ont-ils eu hier ?
— Des févettes, mon général.
— Qu’auront-ils demain ?
— Des févettes, mon général.
Discrètement, Poeymirau rappela à ce destructeur de légumes secs l’existence des bêtes à cornes.
Il était cinq heures du soir, le détachement n’avait pas regagné le camp. À quatre kilomètres de là, il piochait. Au camp, il ne se trouvait que les pâles (pâles parce qu’ils sont à l’ombre), les embusqués, ceux qui rafistolent les chaussures, les cuisiniers, l’infirmier. Les pâles vanteront la douceur des sous-officiers