Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/85

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Enfin, deux jours après, comme malgré ses coups je me cramponnais à ce monde, il m’envoya au conseil de guerre, en recommandant aux deux Sénégalais qui m’accompagnaient de me tuer si je n’allais pas droit. Il me lança sur la route sans une goutte d’eau. C’est la dernière torture qu’il me fit. J’ai attrapé deux ans de rabiot. Voilà ce que me valut une piqûre de scorpion. C’est là, monsieur, la grande vérité. »



Maintenant, tous parlaient à la fois :

— On était plus mal traités que les chiens des Chleuhs.

— À Sidi-Bouhalal, le sergent F… nous montrait sa canne toute la journée et nous disait : « Vous voyez ma canne, regardez-la bien, vous deviendrez gras comme elle ! »

— Moi, Pauliac, pour échapper aux châtiments, je me suis accusé d’un vol que je n’avais pas commis, un vol de deux bouteilles de vin. Et je suis allé au conseil. J’ai attrapé un an de plus, mais cela valait mieux que tant de coups de bâton.