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XII

L’ANNIVERSAIRE

Il va venir… il va venir… à petits pas,
Ô mes amis ! ne parlez pas, ne parlez pas !
Ô mes oiseaux de mon jardin il faut vous taire !
Il va venir, il va venir l’anniversaire !
Oh ! pas de bruit, oh ! pas de bruit car il est là,
Et je ne voudrais pas que du bruit le troublât.
Je veux le voir monter de son puits tumulaire,
Et l’attendre, en Romain, comme un jour ordinaire.
Je ressentirai mieux, ainsi, sans m’effrayer,
Jusqu’où l’intensité d’un regret peut aller.
Mais pour cela, mes doux oiseaux, il faut vous taire.

Oh ! le voilà, le voilà son anniversaire !
Il est tout pâle, il est tout triste, il est tout blanc
D’avoir, pour me rejoindre, erré pendant un an.
Ah ! comme il m’environne et comme il me pénètre !
Il a, dans un brouillard, enfermé tout mon être,