Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA CHANSON DU CŒUR

C’est faux ! c’est faux comme un Judas !
Je ne me suis pas pris au piège !
Mon cœur est un bouchon de liège
Qui flotte et ne s’embourbe pas.

Je me sens si maître de moi,
Qu’en rêvant à ta beauté blonde,
Je n’entends rien en moi qui gronde.
Mon cœur est un cadavre froid.

J’ai commis de bien vilains coups,
Par plaisir j’ai perdu des femmes
Et sali d’ignorantes âmes.
Mon cœur est un cynique époux.

Mais quand il est besoin pourtant
De prendre une vierge à mon piège,
Tout en étant bouchon de liège
Mon cœur a l’air d’un cygne blanc.