Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/128

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— Alors, le matin arriva. La colline de Monjoli, la première, sortit de la nuit. On était frais, heureux. La confiance nous habitait.

— À la pagaie ! nous crie Strong.

Il eût fallu voir notre entrain.

— Voyez-vous, fait notre nègre, la faute d’Acoupa est d’avoir passé la barre à la voile et de nuit. Il faut travailler de jour et à la main. Allons !

La pleine mer est proche. Strong compte : « Un, deux ».

Dans le danger, les hommes ne demandent pas à être libres ; ils veulent se sentir commandés. Strong se révèle un homme de commandement, et nous avons du bonheur, un poids de moins au cœur à lui obéir. Nous pagayons, pagayons, pagayons…

L’eau glauque s’éclaircit. On n’aperçoit bientôt plus que des taches sombres. Elle devient limpide. C’est la pleine mer. Strong regarde et dit : « C’est fait ! Nous avons