Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/133

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On regarde Strong. Il comprend notre pensée. Il dit :

— Humanité a fait progrès pendant que moi devenir grand.

Il lève les ancres. Nous pagayons. Quatre heures après, pointant le doigt vers un sommet, Strong dit : « Montagne d’Argent ! »

Montagne d’Argent ! Je connais ça ! me dis-je en moi-même. Moi aussi, c’était quand j’étais petit, petit. J’allais à Nancy faire les commissions de ma mère. Elle me disait : « Tu rapporteras du café de la Montagne d’Argent. C’est le meilleur ! » Et la voilà !

C’est bien elle. Si loin ! Si près !

Dans ce temps-là, c’étaient les jésuites qui la cultivaient. Elle rendait. L’administration lui succéda.

— Depuis, dit Strong, montagne donne rien de café. Elle est devenue de bronze, puis de bois, puis de lianes, puis d’herbes folles.