La mer est grosse. Il pleut. Nous traversons un terrible endroit. Strong lutte magnifiquement. Louis Nice et le Calabrais vident la pirogue. Jean-Marie est barreur. L’autre et moi, nous faisons le balancier pour empêcher la barque de chavirer. Je me souviens que nous avions un peu peur. Est-ce un peu ? Est-ce beaucoup ? Je ne sais plus bien, à présent !
Strong gagne une anse et crie :
— Mouché Diable, protège ton fils, mouché Strong !
On ancre.
On prépare à manger. Tout à coup, un vent subit s’engouffre dans l’anse, des vagues chargent notre pirogue. Elle oscille terriblement. Le réchaud, notre marmite, sont culbutés. Strong blanchit.
… C’était un nègre, mon vieux.
— Alors, vous n’avez jamais vu un nègre blanchir quand il y a de quoi ?
— Pagayez ! Pagayez ! qu’il crie.