Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous dire de plus méchant que ceci : « Allez plus loin ! »

Nous sortons de la gare ; ses lumières nous aveuglent, nous grisent. Nous cherchons tout de suite un coin moins éclairé. Il est trouvé. On se concerte.

Nous savons où nous rendre. J’ai l’adresse d’un camarade évadé depuis six mois. Où est-ce ? Dans quelle direction ? Aucun de nous ne parle encore portugais. Je décide d’aller seul du côté du public et de montrer l’adresse écrite sur un papier. Je pars. J’hésite avant d’aborder un passant. Je choisis une dame à l’air bon. Elle est un peu étonnée ; je suis tellement sale : une barbe repoussante, et mes souliers surtout ! Mais j’ai ma casquette à la main, et mon regard ne doit pas être celui d’un homme dangereux. Elle me montre un tramway et me fait voir que c’est tout au bout.

Je reviens trouver les deux loques.

On voudrait prendre le tram, mais on ne