Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/165

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sait combien cela coûte. Nous n’avons peut-être pas assez d’argent. Il convient d’éviter des explications. Nous ne gagnerions rien à nous faire remarquer.

On ira à pied.

L’Autre, qui est à sa toute dernière extrémité, part le premier, mécaniquement.

Nous suivons les rails ; nous sommes malades, en guenilles, affamés. La ville est tout illuminée. Une musique joue, la population est en fête. C’est le dimanche du carnaval. De fenêtres à fenêtres, à travers la rue, les gens se lancent des serpentins. Les autos passent, remplies de fêtards qui s’envoient des confetti ; les jeunes hommes aspergent les femmes de parfum. Elles répondent à coups de petites boules en celluloïd. Place de la République, les globes électriques blanchissent les visages. Des voitures où hommes et femmes pincent de la guitare tournent autour de la place ; cela fait un jovial carrousel.