Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/74

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Et la troisième nuit vient, amenant le montant.

— À la pagaie ! crie Acoupa.

Le vent est fort, la vague méchante.

Nous longeons les palétuviers. Ah ! ces palétuviers, on dirait de la fièvre en branches. La pirogue avance si vite que nous ne voyons pas fuir les arbres à notre droite.

— Hardi ! Acoupa, crions-nous.

Tout d’un coup, après avoir touché plusieurs fois le fond, la pirogue bute.

Nos huit efforts donnés à plein ne la font plus bouger d’un pouce. Nous sommes sur un banc de vase surélevé. Vous croyez peut-être, vous, que la vase est plate comme une plaine. Elle forme des escaliers, je vous dis, qu’on croirait taillés de main d’homme. Nous étions au sommet d’un de ces escaliers !

Et la mer de nouveau se retire. Et c’est la vase, rien que la vase. Nous nous dressons dans la pirogue : au lointain, la vase !