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LA CHINE EN FOLIE

dront une tournure qui déjà m’enchante. Que pensez-vous de la situation ? De Tsang-Tso-lin ? De Wou-Pé-Fou et de tous les autres fous ?

— Monsieur, dit-il, je pense que j’habite derrière Hatamen, en pleine ville tartare. Les troupes y passeront. Que ce soient celles de Tsang ou celles de Wou, le résultat, pour moi, sera probablement le même. Que m’importe que l’on viole mon épouse, elle ne m’a pas donné d’enfant et mes yeux ne l’aiment plus, mais grand est mon souci à l’égard de ma concubine.

— Notre sort, monsieur Pou, désormais, n’est-il point lié ? Amenez ici votre concubine, au moment où vous sentirez qu’elle est sur le point de perdre son honneur. Je m’en chargerai.

— Merci. C’est bien là, monsieur, où doucement, je voulais en venir. Dans les tragiques journées qui se préparent, les Chinois auront besoin d’amis. Mais vous habitez l’hôtel de Pékin. C’est le plus beau. Cependant, déménagez. L’hôtel de Pékin, où est-il ? En plein vent ! Les coupeurs de têtes s’y engouffreront à volonté. Il vous faut porter vos bagages à l’hôtel des Wagons-Lits. Il est dans le quartier des légations. Une muraille le protège. Et surtout il jouit de l’extra-territorialité.

— Gnafron ! voyez-vous, je reconnais bien là