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LA CHINE EN FOLIE

sacrées ? C’est à vendre. La plus échevelée foire d’empoigne des temps anciens et modernes est ouverte. Amateurs d’antiquités, d’enclos nationaux, de manuscrits catalogués, Rockfeller et tous les autres « rocs » du Pactole, accourez ! Voulez-vous les tombeaux des Empereurs Ming ? Je vous les vends. Je vous signe même sur facture, la permission de les débarquer, vingt jours après, à San-Francisco. À Rothschild j’offre le Temple des Lamas. C’est tout le Thibet. Je lui fais même un lot, je lui vends les lamas du même coup. C’est une affaire. Ces bonzes mangent peu. Que M. le baron me télégraphie si cela lui chante. Dans quarante-six jours il a le monument, les prêtres, la crasse et les statues impudiques, franco Marseille.

Qui désire l’autel du sacrifice en marbre blanc, où les Empereurs vêtus de bleu, à trois heures du matin, la seconde nuit de pleine lune, face au ciel, venaient, de leurs mains transparentes, égorger la bêlante victime ? C’est un beau morceau. Il doit peser lourd, mais on s’arrangera. Les Messageries Maritimes feront trente pour cent de réduction pour le transport, je le prends sur moi. L’autel pourrait servir, par exemple, à exhiber deux mille danseuses internationales. Je propose cet achat à MM. Volterra. Je suis rond en affaire : un million