Page:Londres - La Chine en folie, 1925.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

113
LA CHINE EN FOLIE

de dollars (le port en sus), c’est pour rien. Enlevez le colis !…

Entre les murailles de Pékin, l’anarchie déferle. Mais c’est une bonne fille d’anarchie. De petits coups de sabre de temps en temps, pas de terreur. Des sourires, voire des éclats de rire ! Je n’ai jamais tant ri que depuis que je suis Pékinois. Je me réveille pour rire ; à table je m’étrangle parce que je ris ; et, le soir, on a une peine inouïe à s’endormir, tant on rit toujours ! Il y a du haschish dans l’air.

Tenez, nous allons vivre ensemble cette journée.

Huit heures du matin, le boy pénètre dans ma chambre. Je préférerais évidemment que ce fût le premier prix de beauté du concours du Journal ; mais c’est le boy ! Immédiatement, il me crie : « Tout va bien ! » Cela signifie que ni Tsang-Tso-lin, mon vieux copain, ni Wou-Pé-Fou, ni aucun autre des vingt pirates armés n’est entré de nuit dans la capitale du Nord ; en un mot, que l’ordre règne.

— Bon ! lui dis-je, continue de ne pas t’en faire et passe-moi le Journal de Pékin.