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LA CHINE EN FOLIE

part, n’étaient déguisés qu’en pingouins : frac et plastron blanc. On s’écrasait galamment devant le vestiaire, ce qui permettait aux nombreux amateurs de peaux officielles de respirer épaules et épines dorsales américaines, françaises, anglaises, italiennes, portugaises, péruviennes et argentines. La joie flottait comme un fanion. Et déjà un orchestre russe et un barman hollandais versaient à cette société une ivresse distinguée.

La guerre allait éclater.

L’ascenseur me porta à mon 518.

Monsieur Pou, les pieds ne touchant pas le plancher, remplissait jusqu’aux bords le plus confortable de mes fauteuils. Il lisait. De quel droit ce Chinois violait-il mon domicile ? J’allais le savoir.

— Avec votre permission, me dit-il, je me suis mis à l’abri chez vous. J’aurais préféré l’hôtel des Wagons-Lits, mais vous n’avez pas voulu déménager. Enfin ! votre lit est bon.

— Alors vous couchez là, aussi ?

— Depuis cinq jours.

— Vous étiez mon interprète et vous voici maintenant ma concubine ?

— Avec votre permission.