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LA CHINE EN FOLIE

— J’ai vu beaucoup d’interprètes, M. Pou, au cours d’une vie qui n’est pas sans reproche, mais tapez là, voici ma main, vous, je vous adore.

— Je lisais, dit-il, la Dame de Montsoreau. Avez-vous l’honneur de connaître M. Alexandre Dumas ?

— C’est mon meilleur ami. Il va très bien.

— Peut-être habitez-vous le même quartier à Paris ?

— Pas encore, M. Pou, mais cela viendra.

— Allons ! tant mieux !

— Comment vont les choses à Pékin ?

— Tsang-Tso-lin approche, Wou-Pé-Fou aussi. La peur est partout, la panique rôde.

On descendit. La fête commençait. Des lanternes multicolores doublaient depuis tout à l’heure les ampoules électriques. C’était un grand dîner masqué et costumé. Quand l’orchestre russe se reposait, dix musiciens philippins attaquaient. On n’en était qu’au potage et le champagne était roi. Des bravos soulignaient l’apparition des costumes les plus dérisoires. Ce contrebandier était le directeur anglais des douanes chinoises et ce coolie le représentant américain de la Standard-Oil. Des banquiers avaient emprunté à leurs domestiques la natte que ceux-ci, depuis la Révolution, conser-