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LA CHINE EN FOLIE

jamais de notables malheurs. En 1900, par exemple, quand feu S. M. l’Empereur…

— Que ses mânes ne rôdent pas insatisfaits hors de leur cercueil, fis-je.

— Merci. Quand feu S. M. l’Empereur, devançant dans leur goût de voyage mes honorables collègues d’aujourd’hui, quitta Pékin, la Chine, qui avait perdu du même coup tout pouvoir central, ne cessa pas d’exister. N’êtes-vous pas frappé, actuellement, par l’ordre particulier qui règne dans le désordre général ? Voyez le peuple. Sait-il qu’il n’y a pas de gouvernement ? S’occupe-t-il du Nord ou du Sud ? Que je brûle du désir de donner chaque matin ma démission, cela l’empêche-t-il de trouver la même saveur à son riz ? Les marchands de lanternes composent toujours des lanternes, les garçons continuent de lutiner les filles et les coolies de tirer les rickshaws.

Le vent jaune, qui avait repris, plaquait son épouvantable poussière contre les carreaux qui crissaient.

— Avez-vous des lunettes, monsieur ?

— Si elles peuvent vous faire plaisir, Excellence, les voici.

— Gardez ! Par hasard j’en ai. C’est pour vous quand vous sortirez.