GRAND SAUVE QUI PEUT
Dans la nuit, sur le coup de quatre heures du matin, j’entendis comme un bélier qui aurait battu la porte de mon 518. Une voix à bout de souffle criait : C’est moi ! Ouvrez ! Tsang-Tso-lin !
— Tonnerre ! voilà Pou.
— Tsang-Tso-lin ! Wou-Pei-Fou ! Ouvrez-moi ! C’est commencé ! Ils sont là !
— Allez-vous en ! Ne revenez qu’à dix heures ou je vous règle votre compte !
— C’est réglé ! L’armée arrive.
— Laquelle ?
— Je ne sais pas : la mauvaise !
— Adieu ! Laissez-moi dormir !
— Le canon ! Écoutez le canon !
J’entendais la manœuvre de l’ascenseur, des portes qui claquaient, une course sourde de pieds nus dans les couloirs, puis un grand fracas qui semblait être la chute d’une malle descendant seule les étages.
J’ouvris. Les lunettes de Pou étaient bien sur son nez, mais de travers. Sa figure ressemblait à un capot d’auto qui aurait reçu un choc : les