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LA CHINE EN FOLIE

blanche qui l’habillait n’était qu’une chemise de nuit. De plus, il portait une cage à mouches sur la tête, autrement dit un chapeau haut de forme en treillis de fer sans bord et maintenu par deux rubans qui finissent, au cou, en un nœud de cravate assez délicat. Ce chapeau n’est pas pour lui tenir chaud, il est sur sa tête afin de protéger contre les injures du hasard le chignon honteux que tout bon Coréen arbore, nid à poux, sur le sommet du crâne.

Ah ! je débarquais avec un joli coco !

Qu’il fait froid ! C’est cela la Mandchourie ? Et il y eut des montagnes de cadavres, ici, en l’honneur de ce pays ? Le genre humain est complètement toqué.

Sortons de la gare. Les employés ne peuvent s’y opposer, il n’y en a pas ! Me voici sur le trottoir. Le Coréen s’en va. Sa chemise se perd dans la nuit.

Au fait, me dis-je, j’ai pu me tromper. J’ai cru descendre à Moukden mais je suis peut-être dans le désert de Gobi ? Quoi qu’il en soit, encore cinq minutes d’attente et je suis frigorifié.

Mais voici un coolie-pousse qui accourt dans l’ombre en tirant son rickshaw.