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LA CHINE EN FOLIE

— Coolie ! regarde-moi.

Et comme je parlais le chinois à la manière des sourds-muets, je mis mes mains dans la position d’un oreiller et je couchai ma tête dessus.

— Yes ! Yes ! fit l’enfant jaune.

Et l’homme-cheval, m’emportant dans sa chaise roulante, partit d’un trait.

Le vent cinglait et passait au papier de verre les joues du pauvre reporter. Quant à mes oreilles qui, ce matin, étaient certainement celles d’un âne (qu’étais-je venu faire en ce pays ?) je n’en parlerai pas ; depuis longtemps elles étaient gelées. J’avais envie d’arrêter l’élan du Chinois, de m’étendre dans la rigole et de remettre ainsi au sort le soin de mon brillant avenir.

Le coolie tirait toujours, c’est d’ailleurs pourquoi on l’appelle un « pousse ».

— S’il me déniche une chambre avant cinq minutes, je lui donne un dollar !

Telle était ma pensée. Si je n’avais plus d’illusions, j’avais encore parfois des pensées.

Nous avons à Paris l’avenue des Champs-Élysées. Ils ont à Berlin Unter den Linden. À New-York il y en a tant que l’on fut obligé de les numéroter. Cela n’existe pas devant l’Avenue de