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LA CHINE EN FOLIE

carrière. Sur le chemin du retour, il a trouvé sept fusils. Il racole six clampins de son âge. Avec lui comme chef, cela fait aussitôt sept brigands.

Ses premiers pas annoncent l’homme qu’il sera. Il établit les lois de sa compagnie. Sa main est de fer. Ses brigands n’auront pas le droit d’attaquer dans le village. Ils n’ont champ libre qu’à deux lis (douze cents mètres) de la dernière maison. Ils ne chercheront d’abord qu’à dépouiller le passant, tueront s’il le faut, mais ne tortureront que s’il y a lieu.

Ses affaires vont au mieux. Sa maîtrise impose. On vient à lui. Sa troupe s’enfle. Les Hong-Houzes ou moustaches rouges, fameux bandits de Mandchourie, dont les lettres de noblesse remontent au delà du déluge, Noé pour en conserver la race, ayant emmené deux des leurs dans son arche, se rangent sous son sabre. C’est la puissance. Tsang règne sur une province.

Dix ans passent vite. Les Japonais et les Russes tombent alors subitement amoureux fous du pays du Matin Calme, qui porte le joli petit nom de Corée. Ils décident de s’entre-tuer pour les beaux yeux de cette fiancée. C’est la guerre. Sur les champs où elle doit mener sa danse macabre, le coupe-tête Tsang-Tso-lin est une force. Les Japo-