ravissement), s’il est exact qu’elle compte d’ici peu déchaîner la guerre autour de Pékin ?
L’interprète qui n’avait déjà plus de salive fit son devoir.
Un sourire vernit la face de Tsang. Ses paupières se fermèrent.
Un silence plana.
— Il dort ? interrogeai-je.
L’interprète était raide comme un piquet au bout duquel une feuille aurait tremblé.
— La Chine est grande, grande, finit par murmurer le tyran.
— Votre Excellence sait-elle que le reste du monde tient la Chine pour un pays anarchique ?
L’interprète fait d’immenses efforts pour ne pas avaler sa langue ; cependant, il trouve de nouveau la force d’accomplir sa mission.
Cette fois, je crois que Tsang va ronfler. Il glisse le long de son fauteuil. Ses paupières sont définitivement closes.
Il susurre :
— La Chine est la Chine, le reste du monde est le reste du monde.
— Monsieur le Maréchal (peut-être ainsi le toucherai-je au vif), croyez-vous que la Chine soit présentement en état de perfection ?