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GALKA OU LA NOUVELLE ESCLAVE

Depuis trois jours une femme chantait dans la chambre voisine. Ce n’était ni une Japonaise, elle chantait sans samisen, ni une Chinoise, elle ne criait pas comme un chat à qui l’on arrache les poils de la queue. C’était une blanche. Une Américaine ? Non ! Il y avait trop de soumission au destin dans l’accent. Une Anglaise ? Non plus ! Les Anglaises ne sont pas tendres en voyage, elles n’en ont pas le temps, du moins avant l’âge de cinquante ans ! Une Française ? Ce n’était pas possible, les Françaises ne s’aventurent par delà les grandes mers qu’avec un mari fonctionnaire, et quand on est avec un mari, surtout s’il est fonctionnaire, on ne chante pas ! C’était sûrement une Russe. Sa voix avait l’inflexion de la fatalité.

Elle chantait mais elle ne se montrait pas.

J’allai trouver le tenancier de l’auberge et lui dit : Quelle est cette créature de Dieu ?