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LA CHINE EN FOLIE

d’un autre Chinois qui parlait russe. L’interprète dit : « Demain, tous vos paquets seront dans la rue et vous aussi. » On payait le logement, remarque. On ne devait rien. « À moins, reprend-il — et il me montre du doigt — que celle-ci n’aille parler à mon maître. » Ah ! non ! je ne pouvais, je te l’assure. Un grand dégoût m’avait saisie comme à la gorge et me forçait à reculer. Non ! non ! et j’avais froid sur tout mon corps, j’avais froid comme devant un serpent. La cinquième, qui était absente, revint à ce moment. C’était Natacha, jolie, si tu savais ! « Ou bien, fit le Chinois, désignant Natacha, si celle-là vient lui parler. » — « Quoi ? » questionna Natacha. On le lui dit. C’était l’hiver glacé. Elle nous regarda toutes quatre. « J’irai parler au maître », fit-elle. « Tout de suite, commanda le Chinois, monte au premier ! » Elle monta au premier. Alors, nous, on se mit à genoux et, pendant ce temps, on pria pour notre petite sœur Natacha.

Tu sais bien que les espionnes russes, c’est des bêtises. Ce sont les romanciers qui les inventent. C’est cependant commode pour les Chinois… Attends ! Je vais te donner des papirosses. Fume-les doucement pour que les heures passent moins