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le juif errant est arrivé

Heureusement qu’aucun d’eux n’a grossi ! Le caftan, d’année en année, devient trop court, mais jamais trop étroit.

La Mesybtha, qui tire ses ressources des impôts juifs et des aumônes, leur sert un repas par jour, à trois heures. Elle ne les loge pas. Où demeurent-ils ? Ils sont gardiens de nuit dans les boutiques de Nalewki. Les commerçants ne les paient pas : ils leur donnent la niche. Quant au repas du soir, vous savez qu’ils rôdent dans les cours et marchés à sa recherche. Ils le trouvent sous la forme d’un preslé, d’une orange, d’un carré de hareng, d’un oignon. Israël, dans sa plus extrême pauvreté, a toujours eu le respect du savant. C’est son luxe. Les restes de nos tables sont pour nos chiens. Israël n’aime pas les chiens, alors les restes sont pour les étudiants.

La pureté de leurs mœurs est légendaire. Anges ils entrent, anges ils sortent. Toute la fougue de leur première jeunesse est pour le Talmud. Ils rêvent à lui seul et avec lui ils vivent et ils dorment. Si la Thora est la Fiancée couronnée, le Talmud est la Mariée en fleur.

Tous ne font pas des rabbins, mais, à la sortie de la Mesybtha, tous embrassent le métier de gendre. Être gendre est une situation pour un