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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

était montée dans la voiture. Les voici à Marseille. Ils y avaient vécu trois semaines. Puis le monsieur était parti pour vingt-quatre heures en laissant deux cents francs. De cela, il y avait un mois…


Elle revenait dîner, « le moins souvent possible », comme elle disait en manière d’excuse. Avant d’entrer, elle regardait à travers le carreau si j’étais là.

Un jour que mon compagnon Helsey débarquait de Syrie, nous offrîmes tous les deux, à mademoiselle Moune, parce qu’à cette époque nous étions terriblement riches, une toute petite robe de rien du tout et des souliers « qui lui permettraient enfin de sortir les jours de pluie ».

En certains cas, deux morceaux de pain valant mieux qu’un bon conseil et un seul morceau de pain, je ne lui donnais jamais de bons conseils.

Un jour, je lui dis pourtant : Moune, méfie-toi de Buenos-Aires !

C’était sans doute un jour que je ne savais quoi faire.

Puis à mon tour je partis pour la Syrie.

Et le phare du Planier continua de faucher au-dessus de la mer.

Et la mer, de battre le Roucas-Blanc…