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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

Le délégué revient de la Casita au Consulat. Il est accompagné de mademoiselle Germaine. Je connais cet attaché de consulat, c’est un très galant homme. Aussi je ne doute pas que pour effectuer le trajet, il n’ait offert son bras à sa toute gracieuse compatriote.

La voici dans le bureau de M. le Chancelier.

Honneur aux fonctions consulaires qui conduisent, comme vous voyez, à l’apostolat !

M. le Chancelier fait asseoir la douce enfant. Il est bon. Elle a peur. Il la rassure. Il lui parle au nom de sa mère. L’enfant sanglote. Il active les sanglots en lisant la lettre maternelle. Il lui montre l’horizon : l’hôpital, la misère, la déchéance. Il lui tend la main. Elle la lui embrasse. Ce n’est pas ce que voulait M. le Chancelier. Mais il connaît la vie, il passe là-dessus ! Il la supplie de ne pas retourner à sa casita. Il va la faire conduire à la Société de Rapatriement. On paiera son voyage. Elle reverra sa mère…

L’enfant a pleuré mais n’a pas cédé. Elle a promis de réfléchir. Elle est majeure. Sans repoudrer son visage, bouleversée, elle descend les cinq étages du Consulat de son pays. Et la foule étrangère l’engloutit plaça Lavalle !

Le lendemain M. le Chancelier du Consulat de France recevait ceci : une lettre.